Travail de chantier en hiver, les préconisations à suivre

vendredi 13 novembre 2020

L’hiver et le froid pointe le bout de son nez, et avec lui son lot d’aléas météorologiques. Pour les chantiers, les conditions de travail dans le froid sont difficiles. Voici quelques précautions à suivre pour mener un chantier en toute sécurité. 

Travail dans le froid, que dit la loi ?

Dans le cadre du travail en extérieur, le Code du Travail ne prévoit pas de température minimale pour travailler. Il n’existe donc pas de réglementation précise d’arrêt de travail en extérieur par temps froid. 

Toutefois, on considère que les personnes travaillent au froid quand la température est inférieure à 10°C. Dans ce cas, des dispositions doivent être mises en place avec avis du médecin du travail et du CHSCT ou des représentants du personnel. 

L’employeur doit en effet prendre les dispositions nécessaires pour évaluer les risques professionnels, assurer la protection des travailleurs contre le froid et les intempéries sur les chantiers.  

Sécuriser son chantier face au froid

Quelles que soient les conditions météorologiques, rien n’est laissé au hasard lorsqu’il s’agit de sécurité sur le chantier. Mais des précautions supplémentaires sont nécessaires en cas de grand froid, de neige, de vent ou de verglas. 

Il est donc primordial que l’employeur, le responsable du bureau d’études ou le chef de chantier procède à l’inspection minutieuse du chantier sujet au verglas ou à la neige. Il faudra notamment repérer les endroits où circuleront les engins et les camions et s’assurer que ceux-ci ne sont pas enneigés ou gelés. Pour lutter contre cela, le salage ou le sablage des circuits et des plateformes où circulent les travailleurs est indispensable. 

chantier hiver neige

Les points en hauteur doivent être libérés de la neige qui aurait pu s’accumuler et les stalactites de glace doivent être détruites. N’hésitez pas également à baliser la zone, la contrôler régulièrement et fermer les voies qui n’ont pas été traitées pour empêcher tout accident. 

La prévention est également centrale : briefez vos équipes et sensibilisez-les sur ces conditions de travail spéciales. 

Protégez votre matériel

La bâche de protection d’hivernage est un excellent moyen de protéger les matériaux, outils ou engins de la pluie, du vent et du froid. Elles permettent également de couvrir les toitures, échafaudages et de proposer un abri pour les travailleurs. Recouvrez tous les équipements sensibles chaque soir avant de quitter le chantier.

Les bâches en PVC ou HDPE peuvent également protéger les engins de constructions et les véhicules contre les périodes de grand froid.  

Prendre soin de ses engins en hiver

Le matériel et les engins de chantier comme les grues, les camions porteurs ou les chariots élévateurs peuvent réduire la pénibilité du personnel, mais ils ont aussi leur sensibilité au froid. 

Avant l’arrivée de la saison hivernale, veillez à effectuer l’entretien de vos engins de chantier. Surveillez la pression des pneus, largement influencée par les changements de température, le niveau d’huile et de liquide, l’état de la batterie et de tous les éléments de l’engin soumis à l’usure. 

En cas de neige, il convient de mettre des chaînes sur certains engins pour renforcer l’adhérence. Il est aussi recommandé de répandre du sel et du sable sur les endroits où circuleront les engins pour limiter la neige et le verglas. 

engin chantier neige

N’oubliez pas également de prendre soin de vos conducteurs d’engins ! Prévoyez un kit d’urgence hivernal dans l’habitacle des grues et camions porteurs. Celui-ci doit idéalement contenir :

  • Un racloir pour gratter la glace
  • Une pelle 
  • Une lampe torche
  • Une couverture de survie
  • Des provisions
  • Une fusée de détresse pour les chantiers dans les régions où les tempêtes de neige sont fréquentes

Lorsque vous n’utilisez pas certaines machines comme les chariots télescopique ou les chargeuses, veillez à les stocker dans un endroit fermé. Vous protégerez les pièces mécaniques et le moteur ainsi que les liquides comme l’huile, l’essence et autres du gel. Rangez également les batteries en intérieur quand vous les chargez. 

Lors de l’utilisation d’une machine, laissez le moteur tourner pendant une ou deux minutes avant de la mettre au travail. 

Les grues face au vent

En automne et en hiver, il n’est pas rare d’essuyer quelques tempêtes. Les grues de levage peuvent subir de plein fouet les rafales, qu’elles soient en service, hors service ou sans charge. Dans chacune de ces situations, il existe une mesure de prévention spécifique pour éviter le renversement de la grue. 

Selon la vitesse du vent, l’opérateur peut décider à tout moment d’arrêter le travail si la météo représente un danger. 

Pour déterminer la vitesse maximale de vent que peut subir la grue de levage, il est important de planifier les opérations de levage et étudier ses capacités face au vent. Si les rafales mesurées au point le plus haut de la flèche de la grue est supérieur à la vitesse maximale recommandée, le chantier doit être interrompu. 

Pour plus de sécurité, il est recommandé de demander par écrit à Météo-France ou un autre prestataire “la vitesse maximale instantanée de vent pour une période de retour moyenne de 50 ans mesurée à 10 mètres du sol”, en précisant l’adresse du chantier.